Il faut faire ensuite attention au :
1. Positionnement du cahier
Le cahier doit être incliné vers la droite, avec une orientation naturelle du bras, afin d’éviter la posture dite « en crochet ». Le bord de la feuille doit être parallèle à l’avant-bras qui tient le stylo. Cette disposition libère le coude et permet à la main de ne pas masquer ce qui est en train d’être écrit, favorisant ainsi un meilleur contrôle visuel et gestuel.
2. Placement des modèles d’écriture
Les modèles d’écriture doivent être positionnés à gauche (ou en haut) de la page, afin que l’élève gaucher puisse les voir sans recouvrir le modèle avec sa main pendant la copie. Il n’y a aucune raison que le modèle soit à droite : cela gêne la progression naturelle dans la ligne et perturbe la prise de repères, surtout lorsque les modèles deviennent des mots ou des phrases.
L’élève doit partir du modèle pour avancer dans la ligne, pas aller en direction du modèle. Ce principe simple optimise la fluidité et l’autonomie.
3. Tolérance et choix dans la tenue de crayon
Contrairement aux idées reçues, tenir mal son crayon n’est pas une fatalité chez le gaucher. On entend trop souvent : « Il tient mal son crayon, mais c’est normal, c’est un gaucher » ou « Il écrit à l’envers, c’est un gaucher ». Ces affirmations sont fausses et dangereuses, car elles empêchent la recherche d’un geste efficace et confortable.
Il est crucial d’accompagner l’enfant dans le choix de son outil d’écriture, en tenant compte de ses préférences et de sa morphologie : certains préfèrent les stylos billes plus ou moins épais, d’autres les stylos gel ou les feutres fins.
De nombreux fabricants proposent désormais des stylos adaptés aux gauchers, avec des encoches inversées pour un positionnement naturel des doigts.
L’objectif reste la prise en pince tri-digitale, mais des variantes sont acceptables tant que le geste reste fonctionnel, confortable, sans crispation ni douleur.
Enfin, il faut rappeler que les droitiers écrivent aisément de gauche à droite, tandis que dans les langues s’écrivant de droite à gauche (arabe, hébreu), ce sont les droitiers qui s’adaptent. Cela prouve que le sens d’écriture n’est pas un frein insurmontable.
4. Placement dans la classe
En classe, pour éviter les gênes et les collisions de coudes, l’élève gaucher doit être placé :
- À gauche d’un élève droitier,
- En bout de rangée à gauche,
- Ou à côté d’un autre gaucher.
Sur une table pour deux, il doit être placé à gauche afin de tourner naturellement la tête vers la droite, ce qui aide à déverrouiller la nuque.
Le cahier sera décalé vers la gauche et incliné vers la droite, dans le prolongement naturel de l’avant-bras qui écrit.
5. Respect du temps d’apprentissage
Chaque enfant a son propre rythme, particulièrement pour les activités d’écriture et de motricité fine. Il est essentiel de respecter ce tempo, sans comparer systématiquement les gauchers à leurs camarades droitiers.
Avec des conseils adaptés et un environnement bien pensé, un élève gaucher ne devrait pas être pénalisé dans son apprentissage de l’écriture.
Ces difficultés sont souvent amplifiées par des consignes et modèles pensés uniquement pour les droitiers, sans adaptation spécifique.
Il est essentiel de distinguer
- Les véritables troubles de l’écriture (ex. : dysgraphie),
- Des difficultés liées à un accompagnement inadapté de la latéralité.
Pour bien accompagner un élève gaucher, il est indispensable de lui offrir
- Une inclinaison adaptée de la feuille (vers la droite),
- Un positionnement corporel correct (corps centré, poignet souple, bras posé sur la table),
- Un matériel ergonomique (crayons adaptés, guides-doigts, supports inclinés si besoin),
- Une valorisation régulière de ses efforts et progrès,
- Le respect de son rythme et de sa manière naturelle d’écrire.
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