Présentation des séances de la Psychopédagogie Positive : Comment j’apprends quand j’apprends ?

Présentation des séances de la Psychopédagogie Positive : Comment j’apprends quand j’apprends ?

1. Objectif global de la séance

Cette deuxième étape a pour but d’aider l’enfant à mieux se connaître dans ses apprentissages.
Car pour progresser efficacement, il est essentiel que l’enfant sache comment il fonctionne : comment il mémorise, comprend, réfléchit et mobilise ses ressources.

2. Contenus et démarches de la séance

  1. Comprendre ce que signifie « apprendre »

    • Définir avec l’enfant ce qu’apprendre veut dire pour lui : retenir, comprendre, utiliser, réussir.

    • Déconstruire certaines idées reçues (« apprendre = réciter par cœur »).

    • Mettre en avant que l’apprentissage est un processus vivant, fait d’essais, d’erreurs et de réussites.

  2. Identifier sa manière propre d’apprendre

    • Chaque enfant a une façon personnelle d’aborder les apprentissages.

    • Observation et échanges permettent de découvrir :

      • s’il préfère voir (mémoire visuelle),

      • entendre (mémoire auditive),

      • ou manipuler/marcher/bouger (mémoire kinesthésique).

    • Cette étape est fondamentale pour qu’il gagne en efficacité et en autonomie.

  3. Découvrir ses évocations mentales

    • Apprendre à « se voir/sentir/entendre penser » :

      • voir des images,

      • entendre une petite voix intérieure,

      • ressentir des impressions ou émotions.

    • L’enfant comprend que ces évocations sont des outils puissants qui l’aident à retenir, comprendre et restituer.

  4. Explorer de nouvelles pistes d’apprentissage

    • Proposer à l’enfant des stratégies variées pour enrichir sa boîte à outils : schémas, couleurs, cartes mentales, verbalisation, jeux de rôle…

    • L’aider à tester et expérimenter pour découvrir ce qui lui correspond le mieux.

3. Pourquoi cette séance est-elle importante ?

  • Développer la métacognition : l’enfant prend conscience de son propre fonctionnement mental.

  • Renforcer la confiance : il comprend qu’il n’y a pas une seule bonne manière d’apprendre, mais que la sienne est valable et peut s’enrichir.

  • Donner de l’autonomie : en connaissant ses forces, l’enfant devient plus acteur de ses apprentissages.

  • Apaiser la relation aux devoirs : les parents comprennent mieux le fonctionnement de leur enfant et peuvent l’accompagner avec des méthodes adaptées.

En résumé, la séance 2 aide l’enfant à se découvrir en tant qu’apprenant.
Il repart avec :

  • une meilleure compréhension de ce qu’apprendre signifie pour lui,

  • la découverte de ses propres stratégies naturelles,

  • et des premières pistes concrètes pour apprendre autrement et plus sereinement.

Zoom sur la trousse idéale pour les gauchers qui rencontrent des difficultés ou un refus d’écrire.

Zoom sur la trousse idéale pour les gauchers qui rencontrent des difficultés ou un refus d’écrire.

Le 13 août, c’est la Journée Internationale des Gauchers !

Pour célébrer nos amis de la main gauche, notre blog se pare de nouveaux articles plein de curiosités, d’astuces et de clins d’œil !
Au programme :

  • Je suis gaucher et alors ! Plongée dans la langue française où la “gauche” rime parfois avec maladresse… et découverte des défis mais aussi des super-pouvoirs des gauchers dans un monde pensé pour les droitiers.

  • Outils et méthodes d’apprentissage spécialement conçus pour les gauchers.

  • En cette rentrée, zoom sur la trousse idéale pour les gauchers qui rencontrent des difficultés ou un refus d’écrire.

La trousse idéale des Gauchers qui rencontrent des difficultés ou un refus d’écriture.

La trousse d’un enfant gaucher rassemble à celle d’un petit droitier. Il n’y a pas de différence à faire si l’enfant gaucher écrit lisiblement, sans douleur et se sent à l’aise. En revanche, pour un enfant en difficulté ou en refus d’écriture, des équipements spécifiques peuvent lui être proposés. Ils peuvent s’avérer être un levier essentiel pour favoriser une écriture fluide et renforcer la confiance en ses capacités.

Les indispensables de la trousse d’un gaucher en difficultés ou en refus d’écriture.

  • Ciseaux ergonomiques pour gauchers: Dotés de lames inversées et de poignées adaptées, ils permettent à l’enfant de voir clairement la ligne de coupe et de manipuler l’outil sans torsion inconfortable du poignet. La coupe devient naturelle, précise et moins fatigante.
  • Taille-crayon pour gauchers : Conçu avec une lame inversée, il respecte le sens naturel de rotation du crayon (inverse des aiguilles d’une montre), évitant gestes contraints et tensions inutiles.
  • Stylos à séchage rapide, avec prise triangulaire, antidérapante ou guidée: Ils encouragent une bonne tenue, limitent les crispations, et réduisent les risques de bavures causées par le frottement du poignet sur la page.
  • Crayons gras ou tendres (B, 2B, 3B): Leur mine souple permet un tracé fluide sans pression excessive, diminuant la fatigue musculaire et améliorant la qualité du geste. Critérium également pour veiller à l’appui, la pression.
  • Stylo plume: Bien tenu, il devient un allié précieux pour le gaucher : sa glisse régulière et la moindre résistance de la plume facilitent l’écriture tout en limitant les taches d’encre.
  • Règle et équerre graduées inversées: La graduation part de la droite, correspondant au sens d’utilisation naturel du gaucher. Cela évite que la main cache les chiffres et encourage une posture plus détendue.
  • Ardoise lignée ou inclinée : Particulièrement utile en début d’apprentissage, elle aide l’enfant à orienter correctement ses tracés et à organiser l’espace d’écriture.

L’objectif n’est pas de sur-adapter l’environnement, mais de créer des conditions équitables qui respectent la latéralité du gaucher. Une trousse adaptée permet à l’enfant de :

  • Développer une écriture fluide, sans tensions inutiles ;
  • Maintenir une lisibilité régulière et harmonieuse ;
  • Renforcer la confiance en ses capacités graphiques ;
  • Et surtout, écrire avec plaisir, dans le respect de son rythme et de ses repères personnels.

Je vous conseille le site de MaterielDys.com sur lequel vous trouverez tout le matériel nécessaire pour redonner le plaisir d’apprendre et d’écrire à votre enfant ou adolescent.

Être gaucher n’est absolument pas un handicap : avec une bonne posture, des gestes adaptés et du matériel approprié, cette particularité devient un atout. Certes, certains clichés persistent — gauchers moins à l’aise en danse ou plus maladroits à vélo — mais ces défis participent à forger leur caractère.

Des questions ou vous souhaitez prendre un rendez-vous pour faire le point sur l’écriture ou la posture de votre enfant ou votre adolescent gaucher ? Contactez-nous ici

Outils et apprentissages pensés pour les Gauchers

Outils et apprentissages pensés pour les Gauchers

Le 13 août, c’est la Journée Internationale des Gauchers ! 

Pour célébrer nos amis de la main gauche, notre blog se pare de nouveaux articles plein de curiosités, d’astuces et de clins d’œil !
Au programme :

  • Je suis gaucher et alors ! Plongée dans la langue française où la “gauche” rime parfois avec maladresse… et découverte des défis mais aussi des super-pouvoirs des gauchers dans un monde pensé pour les droitiers.

  • Outils et méthodes d’apprentissage spécialement conçus pour les gauchers.

  • En cette rentrée, zoom sur la trousse idéale pour les gauchers qui rencontrent des difficultés ou un refus d’écrire.

Dans la langue française, la gauche renvoie à la maladresse.

Les gauchers ressentent souvent un fort sentiment de différence, surtout à l’école. Leur écriture peut sembler moins soignée, leur tenue de crayon inhabituelle, et leur posture au bureau peu orthodoxe voire disgracieuse. Cette singularité, parfois perçue négativement, est précisément ce qu’il faut déconstruire.

C’est vers l’âge de 6-7 ans que la latéralité se stabilise avec l’apprentissage de l’écriture qui nécessite une coordination manuelle très fine et amène donc à opter définitivement pour une main. 20% des bébés utilisent leur main gauche.

La fin de la maternelle et l’entrée au CP constituent donc une période cruciale pour l’enfant gaucher, qui apprend simultanément à lire et à écrire. C’est à ce moment que se mettent en place ses habitudes gestuelles et posturales, qui auront un impact durable sur la qualité, la fluidité et le confort de son écriture.

Il leur faut plus de temps pour apprendre car leur pensée va dans un sens et lire et écrire dans l’autre.

Je tiens à faire remarquer que le fait d’écrire en miroir appelée aussi écriture spéculaire, dont les lettres et/ou les chiffres inversés sont écrits comme s’ils se reflétaient dans un miroir, n’est pas du tout spécifique aux gauchers, mais est commun à tous les enfants mal latéralisés et n’est pas du tout inquiétant à 4 ou 5 ans. Les chiffres, dont le sens est plus difficile à repérer car ils ne s’inscrivent pas dans une continuité, sont parfois écrits en miroir par les enfants – droitiers comme gauchers – jusqu’au CE2, sans que cela pose de véritable problème.

Dès leur plus jeune âge, les enfants doivent intégrer le sens conventionnel de l’écriture et de la lecture, de gauche à droite pour notre alphabet latin. Ils doivent ainsi comprendre que ce qui est le plus à gauche est avant, c’est-à-dire le point de départ. Or, l’inscription du temps dans l’espace est tout sauf évidente pour des jeunes enfants.

Contrairement à une idée reçue, être gaucher n’est ni un handicap ni un trouble de l’écriture. Et un élève gaucher peut écrire aussi bien, aussi vite et aussi lisiblement qu’un droitier… à condition d’être accompagné correctement et de disposer d’un environnement adapté. Les difficultés qu’il peut rencontrer ne viennent pas de sa main dominante, mais du fait que ses besoins spécifiques sont rarement pris en compte dans un monde conçu pour les droitiers.

Lorsqu’il n’est pas guidé, l’enfant gaucher développe souvent des stratégies compensatoires : il contourne la ligne d’écriture avec le bras, place sa main en « crosse », tord son poignet ou son corps, ce qui peut entraîner des tensions musculaires, une écriture moins fluide, voire, à long terme, des déséquilibres posturaux (jusqu’au risque de scoliose).

Bien s’installer à son bureau : une posture qui change tout ! 

Avant d’écrire, de dessiner ou de travailler, l’enfant doit adopter une posture confortable et efficace En effet, une bonne posture va t’aider à éviter les tensions, favorise la concentration et permet de mieux maîtriser les gestes d’écriture.

Voici les points clés à surveiller :

🔸 Le corps bien en face de la table : on s’installe droit, sans être de travers.

🔸 Les deux pieds à plat sur le sol ou sur un repose-pied pour les plus petits.

🔸 Le dos est droit, légèrement penché vers l’avant, sans s’avachir.

🔸 Les fesses bien calées au fond de la chaise, sans glisser.

🔸 Les épaules sont détendues, pas haussées.

🔸 Le regard est orienté vers la feuille, sans tirer sur le cou.

🔸 Un espace d’une main est laissé entre le bord de la table et le ventre.

🔸 Les avant-bras reposent entièrement sur la table, avec les coudes pliés à 90°, comme pour former un L.

🔸 Le poignet et l’avant-bras de la main qui écrit doivent toujours être en appui sur la table : cela favorise un geste fluide et évite les crispations.

La prise du crayon : 

 

Il faut faire ensuite attention au :

1. Positionnement du cahier

Le cahier doit être incliné vers la droite, avec une orientation naturelle du bras, afin d’éviter la posture dite « en crochet ». Le bord de la feuille doit être parallèle à l’avant-bras qui tient le stylo. Cette disposition libère le coude et permet à la main de ne pas masquer ce qui est en train d’être écrit, favorisant ainsi un meilleur contrôle visuel et gestuel.

2. Placement des modèles d’écriture

Les modèles d’écriture doivent être positionnés à gauche (ou en haut) de la page, afin que l’élève gaucher puisse les voir sans recouvrir le modèle avec sa main pendant la copie. Il n’y a aucune raison que le modèle soit à droite : cela gêne la progression naturelle dans la ligne et perturbe la prise de repères, surtout lorsque les modèles deviennent des mots ou des phrases.

L’élève doit partir du modèle pour avancer dans la ligne, pas aller en direction du modèle. Ce principe simple optimise la fluidité et l’autonomie.

3. Tolérance et choix dans la tenue de crayon

Contrairement aux idées reçues, tenir mal son crayon n’est pas une fatalité chez le gaucher. On entend trop souvent : « Il tient mal son crayon, mais c’est normal, c’est un gaucher » ou « Il écrit à l’envers, c’est un gaucher ». Ces affirmations sont fausses et dangereuses, car elles empêchent la recherche d’un geste efficace et confortable.

Il est crucial d’accompagner l’enfant dans le choix de son outil d’écriture, en tenant compte de ses préférences et de sa morphologie : certains préfèrent les stylos billes plus ou moins épais, d’autres les stylos gel ou les feutres fins.

De nombreux fabricants proposent désormais des stylos adaptés aux gauchers, avec des encoches inversées pour un positionnement naturel des doigts.

L’objectif reste la prise en pince tri-digitale, mais des variantes sont acceptables tant que le geste reste fonctionnel, confortable, sans crispation ni douleur.

Enfin, il faut rappeler que les droitiers écrivent aisément de gauche à droite, tandis que dans les langues s’écrivant de droite à gauche (arabe, hébreu), ce sont les droitiers qui s’adaptent. Cela prouve que le sens d’écriture n’est pas un frein insurmontable.

4. Placement dans la classe

En classe, pour éviter les gênes et les collisions de coudes, l’élève gaucher doit être placé :

  • À gauche d’un élève droitier,
  • En bout de rangée à gauche,
  • Ou à côté d’un autre gaucher.

Sur une table pour deux, il doit être placé à gauche afin de tourner naturellement la tête vers la droite, ce qui aide à déverrouiller la nuque.

Le cahier sera décalé vers la gauche et incliné vers la droite, dans le prolongement naturel de l’avant-bras qui écrit.

5. Respect du temps d’apprentissage

Chaque enfant a son propre rythme, particulièrement pour les activités d’écriture et de motricité fine. Il est essentiel de respecter ce tempo, sans comparer systématiquement les gauchers à leurs camarades droitiers.

Avec des conseils adaptés et un environnement bien pensé, un élève gaucher ne devrait pas être pénalisé dans son apprentissage de l’écriture.

Ces difficultés sont souvent amplifiées par des consignes et modèles pensés uniquement pour les droitiers, sans adaptation spécifique.

Il est essentiel de distinguer

  • Les véritables troubles de l’écriture (ex. : dysgraphie),
  • Des difficultés liées à un accompagnement inadapté de la latéralité.

Pour bien accompagner un élève gaucher, il est indispensable de lui offrir

  • Une inclinaison adaptée de la feuille (vers la droite),
  • Un positionnement corporel correct (corps centré, poignet souple, bras posé sur la table),
  • Un matériel ergonomique (crayons adaptés, guides-doigts, supports inclinés si besoin),
  • Une valorisation régulière de ses efforts et progrès,
  • Le respect de son rythme et de sa manière naturelle d’écrire.

Des questions ou vous souhaitez prendre un rendez-vous pour faire le point sur l’écriture ou la posture de votre enfant ou votre adolescent gaucher ? Contactez-nous ici

L’histoire de l’écriture : un voyage fascinant du dessin au mot.

L’histoire de l’écriture : un voyage fascinant du dessin au mot.

Lorsque des enfants viennent au cabinet, ils pensent souvent que l’écriture a toujours existé. Mais écrire est une invention humaine ! C’est un outil fabuleux qui est né des besoinsde l’observationde l’imagination et de la transmission. En comprendre l’origine, c’est redonner du sens à l’acte d’écrire… et souvent, retrouver de la motivation, de la curiosité, et du plaisir.

Avant l’écriture : la préhistoire du langage visuel

Bien avant l’écriture, les hommes préhistoriques communiquaient par des gestes, des sons, et surtout des images.

Dans les grottes de Lascaux ou de Chauvet, on retrouve des peintures rupestres vieilles de plus de 20 000 ans : des scènes de chasse, des animaux, des symboles.
Ces images n’étaient pas seulement décoratives : elles servaient à transmettre des savoirs, à exprimer des croyances, ou à partager une mémoire collective.

Le saviez-vous ? Ces dessins sont considérés comme les ancêtres de l’écriture. Ils témoignent du besoin profond de l’humain de laisser une trace.

Les premiers systèmes d’écriture : pour compter, gérer, transmettre

L’écriture proprement dite apparaît bien plus tard, vers -3 500 av. J.-C., en Mésopotamie (actuel Irak), là où naît la première grande civilisation urbaine.

Les Sumériens inventent le cunéiforme, une écriture faite de petits clous tracés avec un calame sur des tablettes d’argile.
Elle sert d’abord à tenir des comptes de grains, de bétail, puis à raconter des récits religieux et juridiques(comme la célèbre épopée de Gilgamesh).

Presque en même temps, en Égypte, apparaissent les hiéroglyphes : une écriture sacrée, riche en symboles, utilisée sur les tombeaux, les temples, les papyrus. Elle évoluera parallèlement à des formes plus simplifiées pour les usages du quotidien (hiératique, démotique).

L’écriture chinoise : un système vivant depuis 3 000 ans

Pendant ce temps, à l’autre bout du monde, les Chinois inventent un tout autre système d’écriture.

Vers -1 200, sur des carapaces de tortue ou des os d’animaux, les devins chinois inscrivent les premiers caractères de l’écriture chinoise : ce sont les jiaguwen.
Cette écriture, fondée sur des idéogrammes, représente des idées ou des objets, et repose sur un système logographique (chaque signe a un sens propre).

C’est un système très différent de notre alphabet : pas de lettres, mais des milliers de signes à mémoriser. Et pourtant, cette écriture a survécu jusqu’à aujourd’hui, en évoluant vers les caractères modernes utilisés en Chine !

Les Mayas : l’écriture des étoiles

Sur le continent américain, les Mayas développent une forme d’écriture très avancée bien avant l’arrivée des Européens.

Ils utilisent une écriture hiéroglyphique très complexe, gravée sur pierre, céramique ou codex (des livres pliés comme des accordéons).
Leur écriture combine signes phonétiques et symboles. Elle leur sert à noter les événements historiques, les rituels, les cycles astronomiques.

Les Mayas avaient un calendrier d’une précision remarquable, grâce à leurs connaissances astronomiques, qu’ils ont consignées dans leur écriture.

La grande révolution : l’alphabet

L’un des tournants les plus importants est l’invention de l’alphabet par les Phéniciens, vers -1 200.

Contrairement aux systèmes fondés sur des milliers de symboles, les Phéniciens simplifient tout : ils créent un système où chaque signe représente un son.
Leur alphabet sera repris par les Grecs, qui y ajoutent les voyelles, puis par les Romains, qui le transformeront en alphabet latin, celui que nous utilisons encore aujourd’hui.

Exemple amusant : la lettre B vient du mot beth (maison) en phénicien, et elle ressemblait à une petite tente vue de côté !

Du geste lent à la fluidité : plumes, parchemin, et écoles.

Au fil des siècles, les supports changent :

  • On passe du papyrus égyptien au parchemin européen, puis au papier venu de Chine.
  • Les plumes d’oie, puis les porte-plumes permettent une écriture de plus en plus fluide.

Au Moyen Âge, les moines copistes passent des heures à reproduire les textes à la main dans des scriptoriums, en développant des écritures très raffinées (onciale, caroline…).

En 1450, l’invention de l’imprimerie par Gutenberg transforme le rapport à l’écrit : les livres se diffusent, l’école se généralise, et apprendre à écrire devient une priorité.

L’école et l’écriture cursive

En France, l’écriture cursive devient une norme au XIXe siècle. On apprend à bien former les lettres, à les lier entre elles, à écrire régulièrement, proprement, et lisiblement. Le cahier d’écriture devient le compagnon de route de chaque écolier.

Aujourd’hui, dans un monde d’écrans et de claviers, beaucoup d’enfants perdent le lien entre l’acte d’écrire et le plaisir de penser. Ils voient l’écriture comme une contrainte, non comme un outil puissant.

Pourquoi raconter cette histoire aux enfants ?

Parce qu’elle redonne du sens : écrire, ce n’est pas juste recopier. C’est transmettre, s’exprimer, créer, penser, comprendre le monde.
Parce qu’elle valorise leur effort : quand un enfant comprend que l’écriture est une invention géniale et universelle, il réalise qu’il participe à une aventure humaine ancienne.
Parce qu’elle éveille la curiosité : en graphothérapie, on peut s’amuser à écrire comme un scribedéchiffrer des hiéroglyphes, ou inventer son propre alphabet !

L’écriture est un super-pouvoir !

Et si on la regardait autrement ? Loin d’être une corvée, l’écriture est un héritage précieux, une traduction graphique de la pensée, un langage universel… et un super-pouvoir que chaque enfant peut s’approprier, à son rythme.

L’écriture manuscrite : c’est pas sorcier !

N’hésitez pas à me contacter ici

La mémoire de travail : rôle et implication dans la stratégie de copie.

La mémoire de travail : rôle et implication dans la stratégie de copie.

La mémoire de travail joue un rôle clé dans de nombreuses activités cognitives, notamment la lecture, l’écriture et la copie. Elle agit comme un « espace de travail mental » permettant de retenir temporairement et de manipuler des informations. Dans le contexte scolaire, elle est essentielle à la réalisation efficace des tâches de copie, qu’il s’agisse de copier un texte d’un tableau, d’un livre ou d’un cahier. Cependant, son rôle est souvent méconnu, et les difficultés qu’elle engendre peuvent nuire à la réussite de l’élève. 

Qu’est-ce que la mémoire de travail ? 

La mémoire de travail est une composante essentielle des fonctions exécutives. Elle permet de : 

– Retenir temporairement des informations nécessaires à une tâche en cours. 

– Manipuler ces informations pour atteindre un objectif précis. 

 

Elle est divisée en deux systèmes principaux : 

  1. La boucle phonologique : Retient les informations verbales (comme une phrase à copier ou des instructions orales).
  2. Le calepin visuo-spatial : Stocke et manipule les informations visuelles et spatiales (comme la disposition des mots sur un tableau).

Implication de la mémoire de travail dans la stratégie de copie 

Lorsqu’un élève copie un texte, plusieurs processus sollicitent simultanément la mémoire de travail : 

  1. Perception et encodage visuel : L’élève observe les lettres, les mots ou les phrases à copier.
  2. Rétention temporaire : Les informations observées (une série de mots, une phrase) doivent être maintenues en mémoire le temps de les écrire.
  3. Coordination motrice et transcription : La mémoire de travail guide les gestes d’écriture tout en s’assurant que les mots copiés sont correctement transcrits.
  4. Contrôle de l’exactitude : Une comparaison mentale entre le texte original et ce qui a été écrit permet de vérifier les erreurs.

Les élèves qui ont une mémoire de travail limitée peuvent rencontrer des difficultés, telles que : 

– Oublier une partie des informations avant de les écrire. 

– Faire des erreurs d’orthographe ou omettre des mots. 

– Perdre leur place dans le texte source. 

– Éprouver une lenteur excessive dans la réalisation de la tâche. 

Comment travailler la mémoire de travail pour améliorer la copie ? 

  1. Exercices de renforcement de la mémoire de travail

– Jeux de mémorisation visuelle : Montrer une série de lettres, de mots ou de chiffres pendant quelques secondes, puis demander à l’élève de les reproduire. 

– Répétition phonologique : Lire une phrase ou une liste de mots à haute voix, puis demander à l’élève de la répéter et de l’écrire. 

– Jeux de localisation spatiale : Travailler sur des activités où l’enfant doit se souvenir de la position d’éléments dans un espace donné (comme un jeu de mémoire visuelle). 

  1. Stratégies pour faciliter la tâche de copie

– Segmenter le texte : Proposer à l’élève de copier phrase par phrase, ou même mot par mot, selon ses capacités. 

– Utiliser des points de repère visuels : Ajouter des couleurs ou des signes pour que l’élève sache où il en est dans le texte source. 

– Encourager la verbalisation : Inviter l’élève à prononcer à voix basse ou mentalement ce qu’il doit écrire, pour soutenir la boucle phonologique. 

– Réduire la charge visuelle : Éviter les textes surchargés ou mal organisés, et proposer un support clair avec un espacement adéquat entre les mots et les lignes. 

  1. Stimuler la double tâche (lecture + écriture)

– Activités de copie différée : Lire un mot ou une phrase, demander à l’élève de la mémoriser, puis de la retranscrire après un court délai. 

– Dictées espacées : Dicter des mots ou des phrases, mais en espaçant volontairement les séquences pour renforcer la rétention temporaire. 

– Jeux d’association visuo-auditifs : Associer des images à des mots pour aider à mémoriser plus facilement des séquences complexes. 

  1. Développer des compétences transversales

– Attention sélective : Travailler sur des exercices de concentration pour éviter que l’élève ne soit distrait par des stimuli environnants. 

– Organisation spatiale : Enseigner à l’élève comment bien positionner son cahier et orienter son regard entre le texte source et sa propre feuille pour éviter les pertes de place. 

– Gestion du stress : Proposer des pauses courtes et régulières pour éviter la surcharge cognitive, surtout pour les élèves qui se fatiguent rapidement. 

Activités concrètes pour la mémoire de travail et la copie   

  1. Jeu des phrases coupées :

   Préparer des phrases où une partie est manquante et demander à l’élève de compléter en se basant sur ses souvenirs ou sur un modèle. 

  1. Copie à trous :

   Présenter un texte avec des mots manquants et demander à l’élève de les retrouver dans une liste donnée ou de les mémoriser avant de les compléter. 

  1. Reproductions complexes :

   Donner un modèle graphique (un dessin ou un schéma) que l’élève doit mémoriser, puis reproduire sur une autre feuille. 

  1. Travail avec un timer :

   Proposer des exercices de copie chronométrée pour habituer l’élève à gérer son temps tout en maintenant la qualité de son écriture. 

Petits cahiers d’entrainement dédiés à l’apprentissage des stratégies de copie aux Editions MDI.

Conclusion 

La mémoire de travail est un pilier fondamental pour une stratégie de copie efficace. En classe, les enseignants doivent veiller à proposer des activités adaptées pour soutenir son développement, tout en identifiant les élèves qui pourraient rencontrer des difficultés spécifiques. Travailler cette compétence dès le plus jeune âge permet non seulement d’améliorer les performances en copie, mais aussi de renforcer des compétences cognitives essentielles pour l’ensemble des apprentissages scolaires.

Écriture cursive ou utilisation d’un ordinateur : quel choix pour l’apprentissage ?

Écriture cursive ou utilisation d’un ordinateur : quel choix pour l’apprentissage ?

Deux outils, deux finalités

Avec l’avènement du numérique, la question du choix entre l’écriture manuscrite, notamment cursive, et l’utilisation d’un ordinateur pour écrire se pose de plus en plus. Ces deux moyens d’expression ont chacun leurs avantages et leurs limites. Plutôt que de les opposer, il est pertinent de comprendre leurs spécificités et de les envisager comme complémentaires selon le contexte et les objectifs pédagogiques.

Les avantages de l’écriture cursive

  1. Développement des compétences motrices

L’écriture cursive mobilise un ensemble de compétences motrices fondamentales. Elle sollicite la motricité fine, la coordination œil-main et la maîtrise du geste graphique, autant d’éléments nécessaires au bon développement de l’enfant. Cet apprentissage participe à la structuration neuromotrice et prépare à d’autres activités motrices complexes.

  1. Amélioration de la mémoire et de la concentration

Des études en neurosciences cognitives ont démontré que l’écriture manuscrite favorise une meilleure mémorisation des informations. L’implication physique dans le tracé des lettres permet une activation plus large des aires cérébrales impliquées dans l’apprentissage. À l’inverse, la saisie au clavier, plus automatique, sollicite moins ces mécanismes.

  1. Renforcement des compétences cognitives

L’écriture cursive impose une planification des mots et des phrases, ce qui stimule l’attention et la réflexion. Elle favorise également une meilleure compréhension des relations entre les lettres et les sons, élément central dans l’apprentissage de la lecture et de l’orthographe.

  1. Apprentissage de la patience et de la persévérance

L’acquisition de l’écriture cursive repose sur une progression rigoureuse et nécessite un engagement dans la durée. Cette approche inculque aux élèves des valeurs essentielles telles que la discipline, l’effort et la persévérance face aux difficultés.

  1. Ancrage culturel et identitaire

L’écriture manuscrite constitue un symbole fort de l’éducation et de l’héritage culturel. Elle représente un mode d’expression personnel, vecteur d’émotions et de singularité. L’abandon de cet apprentissage au profit exclusif du numérique pourrait appauvrir la diversité des formes d’expression écrites.

Les avantages de l’utilisation de l’ordinateur

  1. Rapidité et efficacité

L’ordinateur permet une production textuelle plus rapide, notamment pour les élèves plus âgés ou les travaux de longue haleine. Cette rapidité favorise une plus grande fluidité dans l’expression des idées et réduit le risque de fatigue.

  1. Facilité de correction et de modification

Les outils de traitement de texte offrent la possibilité de modifier facilement un document, d’ajouter des corrections et de restructurer les idées sans effort. Cette flexibilité encourage les élèves à réviser et à améliorer leurs productions.

  1. Accessibilité pour les élèves en difficulté

Les enfants atteints de troubles des apprentissages, comme la dysgraphie, rencontrent souvent des obstacles majeurs avec l’écriture manuscrite. L’utilisation d’un ordinateur leur permet de contourner ces difficultés et de se concentrer sur le contenu de leur écrit.

  1. Acquisition de compétences numériques

Dans une société où le numérique occupe une place prépondérante, maîtriser les outils informatiques est indispensable. L’école doit donc intégrer légalement l’apprentissage du clavier et des logiciels de traitement de texte pour préparer les élèves aux exigences du monde professionnel.

Une approche équilibrée en milieu scolaire

  1. Adapter les outils à l’âge des élèves

  • En maternelle et en primaire : L’apprentissage de l’écriture cursive est essentiel pour développer la motricité fine et les compétences cognitives. L’ordinateur peut être introduit progressivement, notamment pour des activités ludiques.
  • Au collège et au lycée : Une approche hybride s’impose, alliant écriture manuscrite et usage du numérique selon les disciplines et les besoins pédagogiques.
  1. Répondre aux besoins individuels

Les élèves présentant des troubles DYS bénéficient grandement des outils numériques, mais l’écriture manuscrite ne doit pas pour autant être totalement abandonnée. Un accompagnement personnalisé est recommandé.

  1. Distinguer les objectifs pédagogiques

    • Pour la mémorisation et la compréhension : l’écriture manuscrite demeure plus efficace.
    • Pour les rédactions longues et les travaux collaboratifs : l’ordinateur offre une souplesse et une efficacité supérieures.

Une complémentarité nécessaire

Plutôt que d’opposer écriture cursive et ordinateur, il est essentiel de les considérer comme des outils complémentaires. Une approche équilibrée et adaptée aux besoins des élèves permet d’optimiser les apprentissages tout en préservant les avantages respectifs de chaque méthode.