La mémoire de travail joue un rôle clé dans de nombreuses activités cognitives, notamment la lecture, l’écriture et la copie. Elle agit comme un « espace de travail mental » permettant de retenir temporairement et de manipuler des informations. Dans le contexte scolaire, elle est essentielle à la réalisation efficace des tâches de copie, qu’il s’agisse de copier un texte d’un tableau, d’un livre ou d’un cahier. Cependant, son rôle est souvent méconnu, et les difficultés qu’elle engendre peuvent nuire à la réussite de l’élève.
Qu’est-ce que la mémoire de travail ?
La mémoire de travail est une composante essentielle des fonctions exécutives. Elle permet de :
– Retenir temporairement des informations nécessaires à une tâche en cours.
– Manipuler ces informations pour atteindre un objectif précis.
Elle est divisée en deux systèmes principaux :
- La boucle phonologique : Retient les informations verbales (comme une phrase à copier ou des instructions orales).
- Le calepin visuo-spatial : Stocke et manipule les informations visuelles et spatiales (comme la disposition des mots sur un tableau).
Implication de la mémoire de travail dans la stratégie de copie
Lorsqu’un élève copie un texte, plusieurs processus sollicitent simultanément la mémoire de travail :
- Perception et encodage visuel : L’élève observe les lettres, les mots ou les phrases à copier.
- Rétention temporaire : Les informations observées (une série de mots, une phrase) doivent être maintenues en mémoire le temps de les écrire.
- Coordination motrice et transcription : La mémoire de travail guide les gestes d’écriture tout en s’assurant que les mots copiés sont correctement transcrits.
- Contrôle de l’exactitude : Une comparaison mentale entre le texte original et ce qui a été écrit permet de vérifier les erreurs.
Les élèves qui ont une mémoire de travail limitée peuvent rencontrer des difficultés, telles que :
– Oublier une partie des informations avant de les écrire.
– Faire des erreurs d’orthographe ou omettre des mots.
– Perdre leur place dans le texte source.
– Éprouver une lenteur excessive dans la réalisation de la tâche.
Comment travailler la mémoire de travail pour améliorer la copie ?
Exercices de renforcement de la mémoire de travail
– Jeux de mémorisation visuelle : Montrer une série de lettres, de mots ou de chiffres pendant quelques secondes, puis demander à l’élève de les reproduire.
– Répétition phonologique : Lire une phrase ou une liste de mots à haute voix, puis demander à l’élève de la répéter et de l’écrire.
– Jeux de localisation spatiale : Travailler sur des activités où l’enfant doit se souvenir de la position d’éléments dans un espace donné (comme un jeu de mémoire visuelle).
Stratégies pour faciliter la tâche de copie
– Segmenter le texte : Proposer à l’élève de copier phrase par phrase, ou même mot par mot, selon ses capacités.
– Utiliser des points de repère visuels : Ajouter des couleurs ou des signes pour que l’élève sache où il en est dans le texte source.
– Encourager la verbalisation : Inviter l’élève à prononcer à voix basse ou mentalement ce qu’il doit écrire, pour soutenir la boucle phonologique.
– Réduire la charge visuelle : Éviter les textes surchargés ou mal organisés, et proposer un support clair avec un espacement adéquat entre les mots et les lignes.
Stimuler la double tâche (lecture + écriture)
– Activités de copie différée : Lire un mot ou une phrase, demander à l’élève de la mémoriser, puis de la retranscrire après un court délai.
– Dictées espacées : Dicter des mots ou des phrases, mais en espaçant volontairement les séquences pour renforcer la rétention temporaire.
– Jeux d’association visuo-auditifs : Associer des images à des mots pour aider à mémoriser plus facilement des séquences complexes.
Développer des compétences transversales
– Attention sélective : Travailler sur des exercices de concentration pour éviter que l’élève ne soit distrait par des stimuli environnants.
– Organisation spatiale : Enseigner à l’élève comment bien positionner son cahier et orienter son regard entre le texte source et sa propre feuille pour éviter les pertes de place.
– Gestion du stress : Proposer des pauses courtes et régulières pour éviter la surcharge cognitive, surtout pour les élèves qui se fatiguent rapidement.
Activités concrètes pour la mémoire de travail et la copie
Jeu des phrases coupées :
Préparer des phrases où une partie est manquante et demander à l’élève de compléter en se basant sur ses souvenirs ou sur un modèle.
Copie à trous :
Présenter un texte avec des mots manquants et demander à l’élève de les retrouver dans une liste donnée ou de les mémoriser avant de les compléter.
Reproductions complexes :
Donner un modèle graphique (un dessin ou un schéma) que l’élève doit mémoriser, puis reproduire sur une autre feuille.
Travail avec un timer :
Proposer des exercices de copie chronométrée pour habituer l’élève à gérer son temps tout en maintenant la qualité de son écriture.
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Conclusion
La mémoire de travail est un pilier fondamental pour une stratégie de copie efficace. En classe, les enseignants doivent veiller à proposer des activités adaptées pour soutenir son développement, tout en identifiant les élèves qui pourraient rencontrer des difficultés spécifiques. Travailler cette compétence dès le plus jeune âge permet non seulement d’améliorer les performances en copie, mais aussi de renforcer des compétences cognitives essentielles pour l’ensemble des apprentissages scolaires.
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