Le 13 août, c’est la Journée Internationale des Gauchers !
Pour célébrer nos amis de la main gauche, notre blog se pare de nouveaux articles plein de curiosités, d’astuces et de clins d’œil !
Au programme :
Je suis gaucher et alors ! Plongée dans la langue française où la “gauche” rime parfois avec maladresse… et découverte des défis mais aussi des super-pouvoirs des gauchers dans un monde pensé pour les droitiers.
Outils et méthodes d’apprentissage spécialement conçus pour les gauchers.
En cette rentrée, zoom sur la trousse idéale pour les gauchers qui rencontrent des difficultés ou un refus d’écrire.
Dans la langue française, la gauche renvoie à la maladresse.
Les gauchers ressentent souvent un fort sentiment de différence, surtout à l’école. Leur écriture peut sembler moins soignée, leur tenue de crayon inhabituelle, et leur posture au bureau peu orthodoxe voire disgracieuse. Cette singularité, parfois perçue négativement, est précisément ce qu’il faut déconstruire.
C’est vers l’âge de 6-7 ans que la latéralité se stabilise avec l’apprentissage de l’écriture qui nécessite une coordination manuelle très fine et amène donc à opter définitivement pour une main. 20% des bébés utilisent leur main gauche.
La fin de la maternelle et l’entrée au CP constituent donc une période cruciale pour l’enfant gaucher, qui apprend simultanément à lire et à écrire. C’est à ce moment que se mettent en place ses habitudes gestuelles et posturales, qui auront un impact durable sur la qualité, la fluidité et le confort de son écriture.
Il leur faut plus de temps pour apprendre car leur pensée va dans un sens et lire et écrire dans l’autre.
Je tiens à faire remarquer que le fait d’écrire en miroir appelée aussi écriture spéculaire, dont les lettres et/ou les chiffres inversés sont écrits comme s’ils se reflétaient dans un miroir, n’est pas du tout spécifique aux gauchers, mais est commun à tous les enfants mal latéralisés et n’est pas du tout inquiétant à 4 ou 5 ans. Les chiffres, dont le sens est plus difficile à repérer car ils ne s’inscrivent pas dans une continuité, sont parfois écrits en miroir par les enfants – droitiers comme gauchers – jusqu’au CE2, sans que cela pose de véritable problème.
Dès leur plus jeune âge, les enfants doivent intégrer le sens conventionnel de l’écriture et de la lecture, de gauche à droite pour notre alphabet latin. Ils doivent ainsi comprendre que ce qui est le plus à gauche est avant, c’est-à-dire le point de départ. Or, l’inscription du temps dans l’espace est tout sauf évidente pour des jeunes enfants.
Contrairement à une idée reçue, être gaucher n’est ni un handicap ni un trouble de l’écriture. Et un élève gaucher peut écrire aussi bien, aussi vite et aussi lisiblement qu’un droitier… à condition d’être accompagné correctement et de disposer d’un environnement adapté. Les difficultés qu’il peut rencontrer ne viennent pas de sa main dominante, mais du fait que ses besoins spécifiques sont rarement pris en compte dans un monde conçu pour les droitiers.
Lorsqu’il n’est pas guidé, l’enfant gaucher développe souvent des stratégies compensatoires : il contourne la ligne d’écriture avec le bras, place sa main en « crosse », tord son poignet ou son corps, ce qui peut entraîner des tensions musculaires, une écriture moins fluide, voire, à long terme, des déséquilibres posturaux (jusqu’au risque de scoliose).
Bien s’installer à son bureau : une posture qui change tout !
Avant d’écrire, de dessiner ou de travailler, l’enfant doit adopter une posture confortable et efficace En effet, une bonne posture va t’aider à éviter les tensions, favorise la concentration et permet de mieux maîtriser les gestes d’écriture.
Voici les points clés à surveiller :
🔸 Le corps bien en face de la table : on s’installe droit, sans être de travers.
🔸 Les deux pieds à plat sur le sol ou sur un repose-pied pour les plus petits.
🔸 Le dos est droit, légèrement penché vers l’avant, sans s’avachir.
🔸 Les fesses bien calées au fond de la chaise, sans glisser.
🔸 Les épaules sont détendues, pas haussées.
🔸 Le regard est orienté vers la feuille, sans tirer sur le cou.
🔸 Un espace d’une main est laissé entre le bord de la table et le ventre.
🔸 Les avant-bras reposent entièrement sur la table, avec les coudes pliés à 90°, comme pour former un L.
🔸 Le poignet et l’avant-bras de la main qui écrit doivent toujours être en appui sur la table : cela favorise un geste fluide et évite les crispations.


La prise du crayon :
Il faut faire ensuite attention au :
1. Positionnement du cahier
Le cahier doit être incliné vers la droite, avec une orientation naturelle du bras, afin d’éviter la posture dite « en crochet ». Le bord de la feuille doit être parallèle à l’avant-bras qui tient le stylo. Cette disposition libère le coude et permet à la main de ne pas masquer ce qui est en train d’être écrit, favorisant ainsi un meilleur contrôle visuel et gestuel.
2. Placement des modèles d’écriture
Les modèles d’écriture doivent être positionnés à gauche (ou en haut) de la page, afin que l’élève gaucher puisse les voir sans recouvrir le modèle avec sa main pendant la copie. Il n’y a aucune raison que le modèle soit à droite : cela gêne la progression naturelle dans la ligne et perturbe la prise de repères, surtout lorsque les modèles deviennent des mots ou des phrases.
L’élève doit partir du modèle pour avancer dans la ligne, pas aller en direction du modèle. Ce principe simple optimise la fluidité et l’autonomie.
3. Tolérance et choix dans la tenue de crayon
Contrairement aux idées reçues, tenir mal son crayon n’est pas une fatalité chez le gaucher. On entend trop souvent : « Il tient mal son crayon, mais c’est normal, c’est un gaucher » ou « Il écrit à l’envers, c’est un gaucher ». Ces affirmations sont fausses et dangereuses, car elles empêchent la recherche d’un geste efficace et confortable.
Il est crucial d’accompagner l’enfant dans le choix de son outil d’écriture, en tenant compte de ses préférences et de sa morphologie : certains préfèrent les stylos billes plus ou moins épais, d’autres les stylos gel ou les feutres fins.
De nombreux fabricants proposent désormais des stylos adaptés aux gauchers, avec des encoches inversées pour un positionnement naturel des doigts.
L’objectif reste la prise en pince tri-digitale, mais des variantes sont acceptables tant que le geste reste fonctionnel, confortable, sans crispation ni douleur.
Enfin, il faut rappeler que les droitiers écrivent aisément de gauche à droite, tandis que dans les langues s’écrivant de droite à gauche (arabe, hébreu), ce sont les droitiers qui s’adaptent. Cela prouve que le sens d’écriture n’est pas un frein insurmontable.
4. Placement dans la classe
En classe, pour éviter les gênes et les collisions de coudes, l’élève gaucher doit être placé :
- À gauche d’un élève droitier,
- En bout de rangée à gauche,
- Ou à côté d’un autre gaucher.
Sur une table pour deux, il doit être placé à gauche afin de tourner naturellement la tête vers la droite, ce qui aide à déverrouiller la nuque.
Le cahier sera décalé vers la gauche et incliné vers la droite, dans le prolongement naturel de l’avant-bras qui écrit.
5. Respect du temps d’apprentissage
Chaque enfant a son propre rythme, particulièrement pour les activités d’écriture et de motricité fine. Il est essentiel de respecter ce tempo, sans comparer systématiquement les gauchers à leurs camarades droitiers.
Avec des conseils adaptés et un environnement bien pensé, un élève gaucher ne devrait pas être pénalisé dans son apprentissage de l’écriture.
Ces difficultés sont souvent amplifiées par des consignes et modèles pensés uniquement pour les droitiers, sans adaptation spécifique.
Il est essentiel de distinguer
- Les véritables troubles de l’écriture (ex. : dysgraphie),
- Des difficultés liées à un accompagnement inadapté de la latéralité.
Pour bien accompagner un élève gaucher, il est indispensable de lui offrir
- Une inclinaison adaptée de la feuille (vers la droite),
- Un positionnement corporel correct (corps centré, poignet souple, bras posé sur la table),
- Un matériel ergonomique (crayons adaptés, guides-doigts, supports inclinés si besoin),
- Une valorisation régulière de ses efforts et progrès,
- Le respect de son rythme et de sa manière naturelle d’écrire.
Des questions ou vous souhaitez prendre un rendez-vous pour faire le point sur l’écriture ou la posture de votre enfant ou votre adolescent gaucher ? Contactez-nous ici
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